Le marché du luxe en France se porte à merveille

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Le marché de l’immobilier de luxe en France continue d’attirer de nombreux investisseurs malgré un contexte économique et bancaire complexe qui impacte le marché traditionnel. En dépit de la hausse des taux d’intérêt et des défis économiques globaux, ce secteur résiste et affiche des performances impressionnantes, que ce soit au sein de la capitale ou dans les régions littorales qui attirent. Belles Demeures révèlent les chiffres clé de ce marché porteur.

Un marché en croissance malgré les défis économiques

En 2023, le marché de l’immobilier de luxe en France a enregistré environ 9 000 transactions dépassant 1,2 million d’euros, dont 870 ventes d’exception à plus de 3,2 millions d’euros. Cette dynamique positive se traduit par une croissance moyenne de 2,3 % pour les maisons et de 1,1 % pour les appartements. Ces chiffres contrastent fortement avec le marché immobilier traditionnel, qui a subi des baisses de -2,1 % pour les maisons et de -3 % pour les appartements sur la même période.

Un des facteurs expliquant cette résilience est le faible impact de la hausse des taux d’intérêt sur les acheteurs du segment de l’immobilier haut de gamme. En effet, l’enquête réalisée par Belles Demeures révèle que 54% des acheteurs potentiels de biens de luxe ne considèrent pas la hausse des taux comme un frein à leurs projets immobiliers. Thomas Lefebvre, Vice-Président Data chez Belles Demeures (Groupe SeLoger), souligne que les marchés traditionnels et de luxe fonctionnent selon des dynamiques très différentes. Les acheteurs de biens traditionnels sont souvent contraints de revoir leurs projets à cause des taux élevés, tandis que les acquéreurs de biens de luxe semblent poursuivre leurs investissements sans hésitation.

Paris : un marché de luxe en pleine effervescence

Paris illustre parfaitement la dissonance entre les marchés immobiliers traditionnels et de luxe. Au cours des deux dernières années, les prix des biens traditionnels dans la capitale ont chuté de 12 %, passant sous la barre des 10 000 €/m² en septembre dernier. En revanche, les appartements de luxe ont connu une croissance de 2,2 % sur la même période. Le prix médian d’un appartement d’exception à Paris s’élève à 1,7 million d’euros (17 441€/m²) au 1er juin 2024, tandis que pour des propriétés ultra-luxueuses, ce montant peut atteindre 4,2 millions d’euros.

Certains secteurs de Paris continuent de briller particulièrement, notamment sur la rive gauche de la Seine :

  • Le 7ème arrondissement a enregistré une croissance de 5 % sur deux ans, avec un prix médian de 3,9 millions d’euros.
  • Le 6ème arrondissement suit de près cette dynamique, avec une hausse de 2,1 %.
  • Le 16ème arrondissement, dominant le marché de l’ultra-luxe avec une concentration de 30 % de l’offre, affiche une augmentation de +1,9% et un prix médian record de 4,7 millions d’euros.

Selon Nathalie Garcin, coprésidente de Emile Garcin Propriétés, bien que le nombre de transactions ait ralenti et que les délais de vente se soient allongés, le marché se débloque dès lors que le prix demandé est justifié.

Notons également que le marché du luxe à Paris est principalement porté par une clientèle étrangère qui représente 75 % des acheteurs. Ils proviennent surtout des Etats-Unis et d’Asie, et sont très peu dépendants des crédits immobiliers.

Le marché des maisons de luxe en baisse en région parisienne

Contrairement au marché parisien, porté par une clientèle prête à acheter au comptant, le marché des maisons de luxe en Île-de-France est en perte de vitesse. Ces maisons qui se situent en majorité dans les Yvelines et les Hauts-de-Seine, affichent un prix médian de 1,3 million et 1,4 million d’euros, et enregistrent une baisse des prix de 5,1 % et 3,1 % sur un an. Neuilly-sur-Seine concentre 40 % des offres d’hôtels particuliers de l’ouest parisien, et le prix médian y est de 5,7 millions d’euros. Thomas Lefebvre explique que, contrairement à la clientèle internationale qui achète à Paris, les acquéreurs de maisons de luxe en région parisienne sont généralement des ménages franciliens qui achètent leur résidence principale et qui ont besoin de souscrire un prêt, même s’ils sont aisés.

Les régions littorales suscitent un attrait croissant

Au-delà de Paris, certaines régions littorales de France connaissent également une forte demande pour l’immobilier de luxe. La Côte d’Azur, par exemple, demeure une destination prisée avec un prix médian de 2,2 millions d’euros (9 510€/m²) pour les biens proches de la mer. À Saint-Tropez, le prix médian atteint même 6,7 millions d’euros. Cette région attire 14 % des projets immobiliers de luxe, au même niveau que l’Île-de-France.

Sur la côte ouest, des hausses de prix significatives ont été observées. Les maisons de luxe sur la côte Atlantique et en Normandie affichent des augmentations respectives de 2,3 % et 3,2 % sur un an. Au Cap Ferret, une maison d’exception coûte en moyenne 2,2 millions d’euros, tandis qu’à Deauville, le prix médian est de 1,5 million d’euros. La Provence, également en forte demande, a vu ses prix augmenter de 7,2% en un an, atteignant un prix médian de 1,75 million d’euros pour une maison. Les Alpes ne sont pas en reste, avec une hausse de 8,1% sur un an, et des prix culminant à 7,2 millions d’euros pour les chalets à Courchevel.

Les préférences des acheteurs : l’importance du « clé en main »

Un critère de choix essentiel pour les acheteurs de biens de luxe est l’absence de travaux nécessaires. En 2024, 60% des acheteurs recherchent des propriétés prêtes à l’emploi, sans aucuns travaux à prévoir, et seraient même disposés à payer plus cher pour ces biens « clé en main ». Sébastien Kuperfis, Président de Junot Fine Properties – Knight Frank, note une forte demande de la part des acheteurs du Moyen-Orient et d’Asie, prêts à investir plus de 100 millions d’euros pour des propriétés historiques et clé en main.

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