On parle de construction durable depuis des années – mais cette approche est en passe de prendre un nouveau tournant au regard des nouvelles règlementations thermiques et des accords nationaux et internationaux sur le climat.
1. Les bâtiments à énergie positive ou BEPOS
Cela ne vous aura pas échappé : dans le cadre de la RT2020, tous les bâtiments construits à compter de 2020 devront produire plus d’énergie qu’ils n’en consomment. Pourtant, à moins de 3 ans du Big Bang, on est encore très loin du compte. Si l’on en croit l’Observatoire des Bâtiments Basse Consommation, seule une grosse trentaine de logements collectifs du parc privé, livrés ou en construction, ont sauté le pas du BEPOS à ce jour. Vitrage chauffant, ventilation et isolation thermique renforcée, récupération de chaleur sur air vicié : c’est le moment ou jamais de s’y intéresser !
Actuellement, la consommation d’énergie primaire d’une construction neuve est limitée à 50 kWh par m2 et par an.
Or, le ratio consommation/production d’énergies renouvelables devra être inférieur à 0 à compter de 2020.
Quant à la consommation spécifique de chauffage, elle ne devra pas excéder les 1 200 kWh par m2 et par an.
2. Les smart grids
Dans la langue de Molière, on parle de « réseaux électriques intelligents ». Le principe : mieux coordonner la production, la distribution et la consommation d’électricité pour baisser les coûts et réduire l’empreinte écologique. Aucun doute que ces réseaux – particulièrement complexes à mettre en œuvre – se généraliseront tôt ou tard sur l’ensemble du territoire. Le défi aujourd’hui pour les promoteurs consiste à connecter leurs bâtiments à un système électrique global. Parvenir à réunir les enjeux du bâtiment intelligent à ceux de la ville intelligente, en somme. Ready to grid ?
3. La gestion raisonnée et durable de l’eau
Bassin biotope, puits canadien, ballon thermodynamique pour assurer l’efficacité énergétique des sanitaires… l’eau va assurément devenir le nerf de la guerre dans les décennies à venir pour les promoteurs, qui devront trouver le moyen de mieux la protéger, mais aussi de mieux l’exploiter – y compris sur le chantier.
4. Les matériaux biosourcés & le bâtiment « bas carbone »
Le secteur de la construction-rénovation est au centre de tous les regards en matière de transition énergétique : il jouera forcément un rôle clé dans la réduction du bilan carbone des villes dans les années à venir. Objectif : réduire drastiquement l’empreinte écologique des bâtiments. Et viser, à terme, le zéro déchet. Isolation en fibre de bois, béton de chanvre ou en fibres de lin, paille structurelle auto-porteuse : les innovations en matière d’écoconstruction sont déjà légions et devraient en toute vraisemblance se généraliser d’ici 2050 – y compris dans le secteur de la promotion immobilière.
Construire « vert » sans faire exploser les coûts de construction : c’est l’équation ultra-complexe que doivent résoudre les promoteurs aujourd’hui. Heureusement, la démocratisation de certaines technologies devrait rapidement permettre de tendre vers un meilleur équilibre entre responsabilité environnementale et réalisme économique.