Loi Climat et résilience : c’est à Paris qu’elle peine le plus à être respectée

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Depuis le 1er janvier 2025, et la promulgation de la loi Climat et résilience, les locations de biens classés G sont interdites. Pourtant, d’après une étude SeLoger, cette loi peine encore à être respectée, notamment dans la capitale.  

Un marché parisien à la traîne

Depuis l’entrée en vigueur de la loi Climat et résilience, les logements les moins performants énergétiquement se sont vus interdits à la location. Une mesure qui vise non seulement à protéger l’environnement et le locataire, mais aussi à rénover petit à petit le parc immobilier.  

En 2024, le nombre de logements classés G mis en location avait déjà chuté de 16 %, notamment grâce à l’anticipation des bailleurs. Malgré tout, 2,3 % des annonces de location faisant figurer un DPE au 15 janvier 2025 mentionnaient encore cette classe…

Parmi les retardataires, Paris fait particulièrement figure de mauvaise élève, avec la publication de 4,7 % d’annonces locatives pour des logements classés G. 

Un chiffre probablement sous-estimé, car les annonces concernant la capitale semblent prendre des libertés avec une autre obligation légale : celle de faire figurer le DPE dans l’annonce ! Si 18 % des annonces analysées par nos équipes ne respectent pas cette loi au niveau national, ce chiffre monte à 35 % à Paris, soit environ une annonce sur 3.  

Sachez que la non-publication du DPE dans une annonce n’est pas sans risques. Elle peut en effet conduire à une amende, allant jusqu’à 3 000 € pour une personne physique.

Où sont passés les logements classés G ? 

Bien qu’il en reste encore sur le marché locatif français, le nombre de logements avec un DPE de classe G a tout de même connu une baisse significative. Celle-ci peut s’expliquer par les 2,44 millions de logements rénovés entre 2020 et 2024, mais ce n’est pas la seule explication possible.

Par ailleurs, si le nombre de logements classés G disponibles à la location a baissé, celui des logements classés de A à F a quant à lui augmenté de 11 %. C’est le signe que de nombreux bailleurs de cette catégorie récemment interdite ont retiré leurs biens du marché locatif. 

D’après nos experts, ces logements existent toujours, ils ont simplement changé de destination. 

La nouvelle réglementation étant uniquement axée sur les habitations en location, on constate également un report sur la vente. En effet, en ce qui concerne les logements destinés à l’achat, on peut noter une augmentation de 25 % des annonces concernant les logements classés F ou G. Cette solution semble donc plus opportune que la rénovation, dans certains cas, pour rester sur le marché locatif. 

Une loi impactante, malgré tout 

Si la loi Climat et résilience n’est pas encore parfaitement appliquée — tant par rapport au nombre de locations de biens classés G qu’à celui des absences de DPE dans les annonces — l’heure n’est pas pour autant à la stagnation. 

Comme l’explique Thomas Lefebvre, le vice-président Data de SeLoger, « Mesurer l’impact d’une loi, c’est avant tout regarder d’où l’on vient. Et si l‘on considère la situation antérieure à la loi, l’amélioration est nette : la part des annonces sans DPE a été divisée par 2, ce qui est une belle avancée ».

Une amélioration, qui devrait donc se poursuivre de façon progressive au cours des années à venir !

Toujours d’après Thomas Lefebvre, la disparition totale des annonces avec un DPE classé G ne viendrait pas particulièrement accentuer le phénomène de pénurie de biens à louer, « qui est en fait principalement lié au durcissement des conditions de crédit ».

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