Traditionnellement, les années électorales sont synonymes d’incertitude pour les acteurs de la promotion immobilière. Tandis que les programmes des candidats en matière d’immobilier commencent à se préciser, quelles mesures sont susceptibles d’impacter la profession ?
Emmanuel Macron
L’ancien ministre de l’économie et des finances plaide pour une stabilité des politiques d’incitation fiscale afin d’éviter les « politiques de yo-yo de ces dernières années » – selon ses propres termes. En cas d’élection, il faut donc s’attendre à une certaine continuité – plutôt qu’à une grande rupture, même s’il compte évaluer les mesures en place. Il entend toutefois concentrer les efforts de construction sur 3 agglomérations : Paris, Aix/Marseille et Toulouse – avec un « dispositif incitatif un peu exceptionnel » – dont nous n’avons hélas encore aucun détail. Il promet par ailleurs de ne pas imposer de nouvelles normes de construction lors de son quinquennat et de « réguler les délais de recours » des permis de construire.
François Fillon
Le candidat du parti Les Républicains souhaite abroger la Loi Alur – et notamment revenir sur l’encadrement des loyers. Autre proposition phare du programme Fillon : ramener le délai d’exonération des plus-values immobilières à 15 ans (soit le régime fiscal qui était en vigueur de 2004 à 2011) – contre 22 ans aujourd’hui. Une mesure qui pourrait inciter les propriétaires à revendre leurs biens anciens pour réinvestir dans le neuf. L’ex-premier ministre a également évoqué l’instauration d’une TVA à taux réduit pour favoriser l’accession à la priorité et les investissements locatifs « de long terme » dans les « périmètres de grands projets d’aménagement ».
Manuel Valls / Benoît Hamon
Les deux candidats du Parti Socialiste défendent tous deux l’encadrement des loyers – une mesure contestée, que Benoît Hamon souhaite même élargir dans toutes les métropoles françaises dites « tendues ». En ce qui concerne le dispositif Pinel, Manuel Valls est favorable à sa prolongation, tandis que Benoît Hamon, sceptique, envisage de le prolonger uniquement dans les zones où la demande de logement est forte – et sur les biens destinés aux familles. A noter que Manuel Valls s’est déclaré opposé à l’instauration d’un statut de bailleur privé proposé par la droite.