L’immobilier neuf sous la Présidence Macron : quels impacts pour la profession ?

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Quelles sont les grandes promesses et mesures annoncées par notre nouveau Président qui risquent de rebattre les cartes sur le marché du neuf ? Nous avons soumis le programme à trois promoteurs.

Ce ne sera donc pas un ministère dédié. Ni un secrétariat d’état. C’est Richard Ferrand, nouveau Ministre de la Cohésion des territoires, qui prend les rênes de la politique du logement dans le premier gouvernement Philippe du quinquennat Macron. Il hérite d’une ligne budgétaire de quelques 34 milliards d’euros et d’un cap immobilier placé sous le signe de la stabilité et d’une certaine volonté centralisatrice. Mais qu’en pensent les promoteurs ? Regards croisés.

1. La suppression de la taxe d’habitation

Si Emmanuel Macron tient sa promesse, 80 % des ménages français seront bientôt exonérés de taxe d’habitation. ʺCela va sans doute compliquer notre relation avec les maires. (…) Il y aura forcément une période de frein sur les permis de construire. Les élus vont vouloir attendre de voir si l’Etat joue le jeuʺ analyse Norbert Fanchon, Président du Directoire du groupe Gambetta.

2. Un « choc de l’offre » dans les zones tendues

Emmanuel Macron entend concentrer les efforts de construction dans quelques zones tendues prioritaires, comme le Grand Paris ou la région Aix-Marseille, quitte à transférer à l’Etat les autorisations d’urbanisme et dans certains cas la délivrance de permis de construire, dans l’ʺintérêt nationalʺ. ʺSi tous les promoteurs sont incités à se focaliser sur les mêmes zones tendues, le coût du foncier n’est pas prêt de baisserʺ relativise Cédric Simonin, PDG de l’entreprise alsacienne Trianon Résidences.

3. La transformation de l’ISF en taxe sur le patrimoine immobilier

C’est sur ce point que les crispations sont les plus fortes. ʺJe suis un peu inquiet : j’ai le sentiment qu’Emmanuel Macron voit les propriétaires comme des rentiers. C’est un signal très négatif pour l’immobilierʺ estime Norbert Fanchon. Le Président de Roxim, Marc Pigeon, y voit une contradiction : ʺOn veut construire davantage dans les zones tendues tout en taxant le patrimoine immobilier. Mais qui va financer ces constructions si on décourage les investisseurs privés ?ʺ s’interroge le promoteur.

4. Le maintien du PTZ et du dispositif Pinel (au moins à court/moyen terme)

ʺLa stabilité de la fiscalité était une vraie demande de la profession. On applaudit donc des deux mains, même si nous ne savons pas encore à quelle sauce nous allons être mangés ʺ souligne Cédric Simonin, qui reste serein. Même son de cloche du côté de Roxim : ʺCe sont des dispositifs qui marchent. Un peu de continuité, c’est formidableʺ. Norbert Fanchon salue lui aussi cette décision, mais craint un retour de bâton: ʺQuand le marché est reparti l’an dernier, nous aurions pu garder un peu d’argent public sous le coude pour anticiper la remontée des taux et l’augmentation du prix du BTP. Car pour les années à venir, je pressens un marché pérenne mais baissierʺ.

5. La stabilité des normes

Emmanuel Macron s’est engagé à ne pas rajouter de nouvelles normes de construction durant son quinquennat. ʺSi cette chappe de contraintes et de normes pouvait être assouplie, ce serait encore mieuxʺ plaide Norbert Fanchon. Pour Marc Pigeon, l’enjeu sera avant tout de lutter contre la surtransposition des directives européennes, autrement dit l’ajout de règlementations franco-françaises aux dispositifs communautaires pour leur application sur le territoire.

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