L’habitat participatif ouvre de nouvelles perspectives pour tous ceux qui souhaitent envisager différemment la question du logement et le partage d’espaces en commun. Y compris pour les promoteurs immobiliers qui ont senti la nouvelle tendance et commencent à investir !
Quel est le principe de l’habitat participatif ?
Selon la définition retenue par la loi ALUR depuis 2014, l’habitat participatif est une démarche citoyenne par laquelle un « groupe d’habitants » se réunit pour élaborer un projet immobilier en commun et sur mesure. Les acquéreurs intéressés vont ainsi s’organiser en association et mener le projet de A à Z, depuis la conception initiale des plans jusqu’à la fin des travaux.
Les projets relevant de l’habitat participatif peuvent être de différentes natures, et concerner aussi bien un immeuble d’appartements qu’un groupe de maisons. Leur caractéristique principale est de valoriser la vie en commun, et de prévoir à la fois des logements individuels et des pièces ou espaces partagés. Ces parties communes peuvent aller du plus ordinaire au plus étonnant selon la créativité des participants, et inclure par exemple :
- Une grande bibliothèque où tous les habitants peuvent déposer et prendre des livres ;
- Une laverie ;
- Une vaste pièce de jeu pour les enfants ;
- Une terrasse en toiture ;
- Une chambre d’ami ;
- … ou même une voiture à partager !
Quel type de structure ?
Les participants à un projet d’habitat participatif font leur choix, en majorité, entre deux statuts.
- La « société coopérative d’habitants » est une société à capital variable, conçue pour faciliter la cogestion d’un ensemble de logements constituant la résidence principale des différents associés.
- La « société d’attribution et d’autopromotion » est une forme proche de société à capital variable. Elle est tout particulièrement indiquée pour les propriétaires, mais aussi pour les habitants non propriétaires ayant la jouissance d’un bien, et suppose la création et l’animation de lieux communs sur la base d’une comptabilité séparée.
Le principe d’un projet de construction en habitat participatif est celui du sur mesure : chaque logement est conçu pour s’adapter à la personne qui va l’occuper. Certains choix sont également effectués en commun, comme la dimension écologique des matériaux utilisés, le type de chauffage, etc.
Promoteurs : comment trouver une place dans l’habitat participatif ?
Les promoteurs immobiliers ne constituent pas un acteur incontournable dans le domaine de l’habitat participatif. Bien au contraire, ce type de collaboration désintermédiée et personnalisée entre futurs acquéreurs est volontiers présenté comme un bon moyen de se passer des services d’un promoteur, boudé, car associé à des logements standardisés et produits à la chaîne. Par définition, l’habitat participatif implique une initiative du futur groupe d’habitants et la conception collective d’un bâtiment, ce qui va donc à l’opposé du modèle économique du promoteur.
De nombreux promoteurs immobiliers ont pourtant déjà anticipé cette mutation du marché et ont réorienté leur offre pour la rapprocher de cet esprit participatif. On peut par exemple citer :
- La construction de bâtiments hybrides et mélangeant plusieurs fonctions, avec des logements, mais aussi de nombreux espaces communs, des salles de coworking, voire des commerces et restaurants. C’est le principe retenu notamment par les immeubles de The Babel Community, dont le premier a vu le jour à Marseille en 2017.
- La multiplication des options de personnalisation au moment de la réservation, et qui peut inclure la configuration générale des pièces, le type de chauffage, la toiture et n’importe quel élément du bâti.
Certains professionnels n’hésitent pas à se montrer ingénieux pour favoriser l’esprit de communauté et de partage au sein de leurs immeubles. Le promoteur Kalelithos, par exemple, permet à chaque résident de créer une fiche consultable par l’ensemble des autres habitants, sur laquelle il va se présenter brièvement, mais aussi indiquer les outils ou objets dont il dispose et qu’il serait prêt à prêter.
Et si les promoteurs immobiliers avaient tout à gagner avec l’habitat participatif ? En s’associant pleinement aux coopératives d’habitants, les professionnels du secteur peuvent prendre en charge la construction d’immeubles ou de quartiers 100 % sur mesure.