La PME francilienne Pierre Etoile produit entre 350 et 400 logements par an. Alors qu’il évolue sur un marché ultra-concurrentiel, ce promoteur s’est associé à 5 de ses pairs pour créer le groupement « Les Promoteurs du Grand Paris ». L’enjeu : établir des synergies en matière de communication autour d’une offre de 1500 logements et d’une charte commune. Au cœur de leurs réflexions : les objets connectés. Pierre Etoile est d’ailleurs sur le point de lancer les travaux d’une résidence à Montreuil composée de 95 appartements connectés. Simple gadget ou vrai argument de vente ? 3 questions à son Directeur général adjoint, Jonathan Zeitoun.
Pourquoi vous êtes-vous lancés sur le terrain des appartements connectés ?
La domotique n’a pas fonctionné en France car c’était trop compliqué pour le commun des mortels. Or, avec les objets connectés, il n’est pas question d’imposer un nouveau système global mais de connecter des objets existants de manière indépendante. A Montreuil par exemple, nous avons opté pour un thermostat connecté de la marque Netatmo qui nous coûte certes deux fois plus cher qu’un thermostat classique – mais qui permettra à nos clients de programmer et de gérer le chauffage à distance depuis leur smartphone. Nous avons aussi choisi d’investir dans un détecteur de fumée connecté de la marque Nest – qui est une filiale de Google très connue sur le marché. Dans le séjour et la chambre principale, nos clients pourront allumer et éteindre les ampoules LED à distance…
Quels sont les avantages et le surcoût d’une telle initiative ?
Notre objectif a été d’investir un minimum pour un maximum d’impact en termes d’image. Concrètement, cela nous coûte 250 euros HT en plus par logement, ce qui est minime. Les objets connectés ont peu d’intérêt pour une cible de retraités à Sceaux – mais nous pensons que cela peut faire la différence chez la clientèle que l’on vise sur ce programme : des acheteurs de 25 à 35 ans qui veulent s’installer à Montreuil. Nous sommes une PME : nos prospects ne connaissent pas Pierre Etoile, mais ils s’identifient aux marques des objets connectés que nous utilisons. Ils constatent aussi que nous avons réfléchi à la manière de vivre de leur génération. Car certains d’entre eux utilisent déjà ce type d’objets dans leur quotidien, à travers le système Apple Homekit par exemple. L’appartement connecté est un vrai bonus pour les primo-accédants.
Est-ce une expérimentation ou comptez-vous systématiser ces investissements ?
Nous avions déjà eu la même approche pour une résidence à Montigny-le-Bretonneux – où nous avons atteint 70 % de pré-commercialisation en 1 an. On ne peut pas encore savoir dans quelle mesure tout cela est lié… mais les retours sont très positifs en bulle de vente. Nous voulons prendre le virage des objets connectés à 100 %, à condition que cela soit utile. Nous n’investirons pas dans la serrure connectée par exemple, car cela risque de faire peur aux clients. La prochaine étape sera sans doute les alarmes connectées – avec des détecteurs installés les fenêtres.