A l’occasion de la sortie des chiffres du marché de la construction, retrouvez en interview vidéo Grégory Monod, président de LCA FFB. Retour sur une année 2019 positive pour le marché de la construction de maisons individuelles, et ses premières prévisions.
Un bilan 2019 positif
Après une année 2018 compliquée et une baisse de 11% des ventes (soit 15 000 logements de moins qu’en 2017), le marché de la maison neuve en secteur diffus s’est redressé de 5% en 2019. Un bilan en plusieurs temps :
– une quasi stabilité des ventes au premier trimestre
– un deuxième trismestre en progression de 4,6% par rapport au 2e trimestre 2018
– un bond de 12% au 3e trimestre
– Un 4e trimestre en hausse de 2,6% par rapport au 4e trimestre 2018
Plusieurs facteurs sont mis en avant par la Fédération pour expliquer ce redressement. Tout d’abord, les ménages ont profité des excellentes conditions bancaires proposées aux ménages cette année. Ainsi, la baisse des taux de crédits immobiliers, l’allongement de la durée moyenne des prêts et l’abaissement des taux d’apports personnels exigés ont permis de compenser en partie l’impact du rabotage du PTZ neuf en zones B2 et C et de la suppression de l’APL accession. De plus, l’effet d’anticipation de la fin programmée du PTZ dans les zones B2 et C par les ménages peut également expiquer ce rebond des ventes.
Ainsi, le marché de la maison neuve en secteur diffus affiche 125 600 ventes en 2019, soit un niveau très légèrement en-deça de la moyenne annuelle de long terme.
A l’inverse, le segment individuel groupé a poursuivi sa chute en 2019 pour atteindre -8,9% et seulement 8 607 unités, contre une moyenne d’environ 12 000 ventes par an sur 25 ans.
Les prévisions 2020 de la Fédération
Pour établir ses prévision, la Fédération prend en compte les recommandations du HCSF et la menace d’un éventuel durcissement des conditions bancaires. Du côté de l’offre, les effets de la lutte contre l’artificialisation des sols se fait sentir par les professionnels. Ainsi, et malgré le maintien du PTZ neuf dans les zones B2 et C, le martch de la maison individuelle en secteur diffus devrait au mieux rester stable en 2020, aux alentours de 125 000 ventes.
Le Fédération souligne également la forte sensibilité du marché aux évolutions apportées au dispositif PTZ neuf, et montre à quel point sa configuration influe sur les chiffres du marché.
Des enjeux pour 2020
La Fédération a mis en avant les enjeux auxels devra faire face le marché, en appelant tout d’abord à un débat apaisé sur l’enjeu de sobriété foncière. Il semble indispensable qu’une définition claire de l’artificialisation des sols soit partagée entre toutes les parties prenantes. La Fédération souhaite également réglementation 2020 à la fois ambitieuse et soutenable, en tenant compte des besoins croissants de logements abordables, des capacités financières des ménages et de leurs attentes.
Les conditions bancaires et l’accès au crédit immobilier représente également un enjeu important pour le secteur. Un durcissement des règles bancaires auraient des conséquences funestes, notamment pour les ménages modestes.
Enfin, pour une densification respectueuse des territoires, LCA FFB appelle à une approche pragmatique et nuancée de la densification. Cette dernière doit être plebiscitée par les habitants, portée par les élus locaux et conçue en harmonie avec le paysage urbain.