Par Michel Mouillart, Professeur d’Economie à l’Université de Paris Ouest
Le marché de l’immobilier se redresse en ce début d’année et affiche une meilleure mine. Les prix dans l’ancien progressent et les maisons séduisent à nouveau.
Le marché de l’ancien se redresse
Bonne nouvelle, le marché de l’ancien se ressaisit. En janvier 2015, les prix signés se situaient à 0,2 % au-dessus de leur niveau d’octobre 2014. Les maisons, qui avaient décroché l’an dernier, sont la preuve du dynamisme du marché avec une augmentation en janvier 2015 de +1,1 % par rapport à octobre 2014.
Les appartements, eux, restent à la traîne. Les prix des appartements étaient encore de 0.3 % inférieur à leur niveau d’il y a 3 mois. Mais là encore, la situation s’est améliorée depuis l’été, et ce, malgré les inquiétudes dont la demande a fait preuve à la suite des attentats du 7 au 9 janvier avec, en particulier, un marché parisien sensiblement perturbé.
La reprise est-elle au bout du chemin ?
Si la reprise d’activité s’amplifie dans les prochains mois, 2015 sera une année de stabilisation des prix, voire même de légère croissance. D’ailleurs, et cela n’est pas habituel pour un début d’année en raison de l’effet de saisonnalité, les prix affichés en janvier 2015 ont progressé de 1.8 % au cours des 3 derniers mois.
Ceux des appartements affichent seulement + 0.5 %, mais ceux des maisons culminent à + 4.0 % ! Ces signes encourageants laissent espérer une amélioration sur ce segment de marché particulièrement malmené depuis plus d’un an.
Plusieurs facteurs viennent souligner une reprise dont de meilleures conditions de crédit et des soutiens publics réaffirmés avec notamment l’ouverture du PTZ à l’ancien… un discours rassurant pour les investisseurs !
La reprise est-elle uniforme dans toute la France ?
Toutes les villes et régions ne sont pas égales face au marché.
Avec la reprise de l’activité, la baisse des prix a décéléré dans de nombreuses de villes de province. Alors que le recul était sensible en 2014 à Besançon, Le Havre ou Tours, les prix ont grimpé ces trois derniers mois sur Le Havre, Lille, Nantes ou Toulouse ainsi que sur Marseille, alors que le marché n’y était guère dynamique depuis plusieurs années.
Sur un an, le recul des prix reste rapide sur Amiens, Le Mans, Nîmes ou Saint Etienne : avec des baisses de 10 %, sur des marchés particulièrement malmenés par la conjoncture. Souvent les baisses restent encore de 2 à 3 % sur un an comme sur Grenoble, Lille ou Orléans où la demande peine à se ressaisir. Ailleurs, les baisses de prix sont modérées avec moins de 1 % sur un an sur Brest, Lyon ou encore Toulouse.
En revanche, la hausse des prix se poursuit dans des grandes villes comme Bordeaux, Nice, Paris ou Rennes.
Ce qu’il faut retenir :
- Reprise de l’activité dès le début de l’année
- Reprise visible sur 2015 des maisons qui affichent des prix de + 4%
- Toutes les villes ne sont pas égales : Amiens, Le Mans, Nîmes ou Saint Etienne reculent quand Paris, Bordeaux et Nice progressent.